Lettre aux ami.e.s et aux associations partenaires de FHEDLES
Après tant d’années, c’est avec beaucoup d’émotion et des sentiments mêlés que nous vous annonçons la dissolution de FHEDLES en tant qu’association et son intégration dans le Comité de la Jupe en tant que pôle d’études et de recherche qui continuera à porter le nom de FHEDLES.
Des sentiments mêlés devant une fin devenue inévitable à la suite de la diminution, sinon de l’épuisement, de nos « ressources humaines » qui ne nous permettait plus de mener efficacement notre action. Mais cette fin s’apparente aussi à une transformation : en effet, nous transmettons un héritage intellectuel développé tout au long des cinquante dernières années, toujours valable aujourd’hui – hélas diront certain.e.s – que nous continuerons à faire vivre et évoluer au sein du Comité de la Jupe ; cela permettra ainsi à de jeunes énergies de se saisir de ce legs pour fonder leur action encore plus solidement.
Ce travail de transmission a été rendu possible par la génération qui nous a précédé.e.s des fondatrices et fondateurs de FHE devenue FHEDLES, envers lesquel.le.s nous éprouvons une immense gratitude. Cette génération, dont certaines représentantes tiennent encore leur place parmi nous avec une juste fierté, a poursuivi inlassablement et contre vents et marées un fécond travail de réflexion et également de sensibilisation par de multiples conférences, des enquêtes dans les diocèses, la diffusion d’un bulletin international, etc…
L’association a en même temps pris des initiatives communes avec d’autres associations chrétiennes, et d’autres religions, et mené des actions de plaidoyer avec des associations féministes de la société civile, ainsi avec La CLEF et sa commission contre les extrémismes religieux, pour le droit à la contraception et à l’avortement, contre les violences faites aux femmes. En participant aux conférences internationales telles celle de Pékin sous l’égide de l’ONU en septembre 1995, elle n’a cessé de lutter pour l’égalité des droits entre femmes et hommes et plus généralement pour le respect des droits humains dans le monde.
Malgré les glaciations qui ont suivi Vatican II depuis le pontificat de Jean-Paul II, malgré la marginalisation dont la parole de FHEDLES a fait parfois l’objet, et le silence opposé par les évêques aux nombreux courriers qui leur étaient adressés, les fruits de ce travail ne furent pas inutiles. Le questionnement sur la place des femmes dans la religion chrétienne, plus particulièrement dans sa version catholique, sur ses répercussions dans la société, plus particulièrement occidentale, est désormais porté par ceux et celles qui sont préoccupé.e.s par la transmission de l’Évangile dans le monde contemporain. Il se trouve même au cœur des questionnements plus larges qu’a suscités la crise liée à la révélation des crimes sexuels dans l’église catholique. Nous continuerons donc d’une autre façon ce travail de réflexion, pierre angulaire d’un objectif non encore atteint.
Tous nos remerciements à toutes celles et tous ceux qui se sont associé.e.s à notre combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes et qui nous ont soutenu durant toutes ces années.
Le CA de FHEDLES – 21 Juin 2024